Les bienfaits de la nature pour les enfants

En 1984, Edward O. Wilson avance l’idée que les humains ont une tendance innée à se chercher des liens avec la nature et avec d’autres formes de vie. Il nomme cette idée « l’hypothèse de la biophilie », un besoin spontané de rencontrer d’autres formes de vie. Tout au long de son évolution, l’être humain a toujours vécu en étroite symbiose avec la nature qui l’entoure, y puisant les ressources indispensables à sa survie.


  La révolution industrielle et les progrès technologiques des derniers siècles ont cependant transformé en profondeur cette relation privilégiée de l’homme avec son environnement naturel. Il existe une catégorie de personnes qui tireraient un avantage incommensurable à fréquenter davantage la nature : les enfants. Aujourd’hui, ce contact est rare pour eux : il a été estimé qu’ils passent en moyenne six fois plus d’heures devant les écrans qu’à l’extérieur. Une raison à ce phénomène dramatique est la densification des villes, qui a fait disparaître les petits espaces verts dans les quartiers. Cette carence engendre plusieurs conséquences néfastes sur le bien-être de la population.  


Depuis une quarantaine d’années, les neurosciences se sont penchées sur les effets de la nature. Et si plusieurs théories cohabitent, c’est le même constat pour tous ; fréquenter la nature quotidiennement nous apaise et nous soigne. La nature procure des émotions profondes qui évacuent le stress et augmentent le bien-être. Être en contact avec la nature même temporairement induit des bénéfices sur la santé dans toutes ses dimensions, qu’elles soient physiologiques (bien être, régénération des fonctions corporelles), cognitives, avec une augmentation des performances intellectuelles (amélioration de la créativité, de l’attention), ou même psychologiques (joie, diminution de la détresse mentale, de l’anxiété et de la dépression). Les scientifiques sont unanimes : la nature n’est jamais aussi bénéfique que quand nous en faisons directement l’expérience. Le fait d’être physiquement au contact avec la nature décuple ses effets bénéfiques. Les expériences qui sollicitent les cinq sens affectent le cerveau et permettent de faire corps avec les éléments naturels.


« La nature nous ressource, elle infuse en nous son énergie et suspend momentanément nos préoccupations et nos conflits intérieurs. »

C. André

Les bienfaits physiologiques : 

  • Réduction de la fréquence cardiaque

  • Réduction de la pression artérielle

  • Diminution de l’activité nerveuse sympathique

  • Augmentation de l’activité nerveuse parasympathique

  • Réduction des niveaux de cortisol (indicateur de stress)

Les bienfaits psychologiques : 

  • Réduction de l’anxiété

  • Sensation réparatrice

  • Diminution de la dépression et d’émotions négatives

  • Amélioration de l’humeur

  • Augmentation de la vitalité, diminution de la fatigue


Les bienfaits cognitifs et autres : 

  • Amélioration de la fonction cognitive

  • Restauration de l’attention

  • Réduction de la fatigue mentale et de la confusion

  • Amélioration du bien-être spirituel

  • Renforcement de la cohésion sociale et du soutien social

  • Sensibilisation et comportement positif en matière d’environnement et de durabilité.

« L’environnement naturel fournit aux enfants des opportunités uniques d’apprentissage, que ce soit en matière d’engagement, de prise de risque, de découverte, de créativité, de maîtrise des situations, d’estime de soi. Il inspire une variété d’états émotifs-comme l’émerveillement- et améliore les aptitudes psychologiques censées avoir une influence positive sur les différents aspects du développement cognitif. »

O. Khazan

Comment maintenir ce lien avec la nature ?

  • Passer plus de temps dans la nature.

  • Se plonger dans la forêt : au japon, il est de coutume de pratiquer le « shinrin-yoku », traduit en français par « bain de forêt ». Le gouvernement l’a reconnu officiellement comme étant une thérapie. Il s’agit de simplement marcher dans la forêt (sans objet connecté). Il a été prouvé que passer du temps en forêt diminue le stress, renforce le système immunitaire, améliore la concentration et la mémoire. Les arbres ont une vertu anti inflammatoire, antidépressive.

  • Faire face à la mer : l’eau, la vue, l’odeur de l’océan, le bruit d’une rivière, la sensation de notre corps qui flotte ont une influence sur notre cerveau. Les éléments maritimes ont une influence sur la santé mentale. Ce sont des paysages sécurisants, des sons rassurants qui apaisent notre cerveau.

  • Célébrer les premières lumières du jours et éprouver la beauté des couleurs.

  • Découvrir le rythme de la nature.

  • Croiser le regard d’un animal

  • Écouter le silence des montagnes.

  • Contempler les étoiles.

  • Sortir de soi.

« L’instinct de se mouvoir dans son milieu passant d’une découverte à l’autre, fait partie de sa nature même et de l’éducation : l’éducation doit considérer l’enfant qui se promène comme un explorateur. La coutume d’explorer […] qui constitue aujourd’hui une distraction et une détente devrait faire partie de l’éducation et commencer plus tôt dans le cours de la vie. »

Maria Montessori.

Les parents sont libres d’inciter les enfants à régulièrement fréquenter la nature et à multiplier les occasions de la rencontrer dès le plus jeune âge. Car le sentiment d’être connecté à la nature trouve son origine dans l’enfance : les liens affectifs que nous nouons très tôt avec les paysages autour de nous ont une influence sur nos rapports environnementaux à l’âge adulte. L’école porte aussi une part de responsabilité pour favorise ce lien avec la nature.

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